Press article of the Larsen on the Salon de Silly

Voilà tout juste vingt ans qu’il est « né », le Salon ! En tout cas, tel qu’on le connaît et qu’il fonctionne aujourd’hui, puisque l’asbl Chant du Possible – entretemps rebaptisée Silly Concerts – est devenue opérationnelle en mars 1998. Et vingt ans, dans ce coin de Hainaut, ça se fête !

Ça s’est donc célébré le 10 mars dernier en compagnie de BRNS. On imagine l’impression que cela peut faire de jeter un œil dans le rétroviseur. Ou les réflexions que ce bail suscite. On est déjà très heureux d’avoir une telle longévité, commente Denis Jalocha, responsable de la programmation et de la communication pour l’asbl. Et contents d’avoir quand même tenu presque vingt ans sur nos fonds propres. L’asbl, ce sont des bénévoles qui travaillent, depuis le début !

Qui dit anniversaire, et double anniversaire même si on compte les dix ans des concerts de jazz organisés avec la commune, bref, qui dit anniversaire dit cadeau : le Salon bénéficie depuis peu d’un contrat-programme, soit en même temps une reconnaissance et un coup de pouce bien utile. C’est motivant ! On est super contents, on va pouvoir aussi organiser plus de concerts et salarier une partie de l’équipe, c’est-à-dire se consacrer encore plus au Salon ! Par les temps (d’économies drastiques) qui courent, certains diront que c’est presque un petit miracle ! On a fait la demande et on n’y croyait pas ! Et oui, on a quand même été étonnés parce qu’il y a des structures qui n’ont plus été subsidiées, qui ont été rayées des programmes, et nous, c’est l’inverse. On a été reconnus, donc c’est super !

Musique de chambre Trajectoire étonnante que celle des lieux, dans cette petite commune rurale. Qui existent depuis le début du 20e siècle, et où l’on jouait déjà de la musique ! L’endroit était alors un petit théâtre, garni de balcons qui n’existent plus aujourd’hui. Quant à ce qu’on y écoutait… Pensez plutôt  » classique « , ou  » de chambre  » ! La salle s’appelait Le salon de Musique… C’est resté Le Salon, on a juste enlevé  » de musique « . Mais oui, dans un village, ce n’était pas courant. Après, relevons quand même que Silly a toujours été une commune dynamique en matière de culture : Pour ça, on a de la chance. De nombreux événements se déroulent tout au long de l’année. Il y a le Printemps musical, des expos, le Théâtre Au Vert en août chaque année… C’est un petit village dynamique à ce niveau-là !

Le Salon est la seule salle vraiment rurale au sein du Club Plasma et accueille près de 25 concerts par an. On y a vu passer, entre autres, Mélanie De Biasio, Veence Hanao, Piano Club, Mustii ou encore The Experimental Tropic Blues Band. Le focus est mis, forcément, sur les groupes de la région. On a toujours programmé des groupes hennuyers, encore en février à l’occasion de l’Open Club Day, une espèce de journée portes ouvertes dans une centaine de clubs européens, auquel on a pris part avec un groupe montois. On a toujours eu à cœur de programmer des gens de la région, c’est important.

La proximité avec la Flandre et le Nord de la France aide à drainer un public plus nombreux, du moins en cas de grosse tête d’affiche. Genre Daan, en avril. N’empêche, quand on ne peut pas programmer tous les jours, le choix des artistes doit être particulièrement réfléchi. Après tout, il faut aussi  » remplir  » … Disons, pour évoquer notre manière de procéder, qu’on fait de gros concerts qui servent à financer de plus petits, des concerts de groupes émergents ou en découverte. Pousser les jeunes groupes fait aussi partie de nos missions. Là bien sûr, on n’a pas toujours autant de monde. Souvent d’ailleurs, ils jouent dans le café, dans le club. Mais quand on a 50, 60 personnes, ça ne permet pas de payer tous les frais, et ce sont donc avec les  » complets  » qu’on y arrive. Pour, au final, parvenir à un équilibre financier ? Oui, et c’est le cas depuis quatre, cinq ans. Moyennant quelques exercices de calculette… Souvent, on doit négocier les cachets. Les groupes vendent moins de disques, alors ils se rattrapent beaucoup sur le live et certains sont de plus en plus gourmands. Mais notre capacité est limitée à 270 payants : on ne peut pas non plus donner des cachets astronomiques. Cela dit, les agents sont compréhensifs : ils nous connaissent, ils connaissent notre situation, ça fait quand même quelques années qu’on travaille avec eux. Quoi qu’il en soit, on ne veut pas non plus mettre le ticket d’entrée à 25 euros ! Ce n’est pas dans notre philosophie, on veut rester abordables et démocratiques.

Le Salon, comme chez soi ou presque – © Tous droits réservés La brasserie est en face Le Salon aujourd’hui, c’est deux espaces, trois configurations et plein de bonnes raisons d’y aller. La salle et le café sont séparés par des portes coulissantes. Dans la grande salle fermée, on met un petit 200 personnes debout. Quand on ouvre tout, on peut monter jusqu’à 250, 270 personnes. Dans le club, c’est 80 personnes, assises, parce que là, c’est plus cosy, plutôt pour les concerts de jazz. Quant aux arguments, entre le sérieux des organisateurs à l’heure de payer ou, en amont, leurs partenariats facilitant la promo, ils ne manquent pas ! Avec nous, tout le monde est payé le lundi qui suit le concert. On essaie aussi de toujours avoir un maximum de promotion. On travaille souvent avec les radios de la RTBF : Pure mais aussi Classic 21 ou la Première, selon les affiches.

Et l’optique intimiste est appréciable, dans cette tendance aux gros cachets et donc, aux grandes salles… Ici, on peut presque toucher les groupes sur scène. On est un peu dans la mentalité de Silly qui est une commune  » slow food « . Justement, ce qui nous intéresse, ce sont les plus petites structures, le circuit court. Pour le catering, par exemple, on essaie de tout acheter localement. Et, cerise sur le gâteau : la brasserie – attention : brassage artisanal depuis 1850 – se trouve à un jet de capsule. Pour les connaisseurs, ça fait quand même une quinzaine de bières, dites ! Toutes les commandes se livrent en Clark ! Ils traversent la rue et ils sont au Salon. Plus court que ça, on ne peut pas !

Didier Stiers – LARSEN

Larsen est le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie-Bruxelles. Édité par le Conseil de la Musique, il touche à tous les styles, du classique au contemporain en passant par le jazz, l’électro, le rock ou la chanson.

Le n°28 de Larsen est disponible dans divers dépôts.

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